Hypnose et travail d’individuation chez l’enfant

in La Note Bleue – Hypnose et thérapie brève – sous la direction de D. Megglé. Ed. Satas (2005)

Du jeu à l’hypnose

J‘avais envie de partager avec vous quelques réflexions à propos d’un moment bien particulier qui émerge au cours de certaines thérapies d’enfant.
C’est un moment où le jeu se fait hypnose, presque naturellement, en tous les cas dans une simplicité tout à fait déconcertante. Au détour d’un dessin, en plein cœur d’un jeu , l’enfant nous lâche, comme on lâche les amarres, et bascule, glisse imperceptiblement vers un état hypnotique ; sans induction formelle, mais, qui plus est, quasiment à son initiative.

En effet, du jeu à l’hypnose, il n’y a souvent qu’un pas à franchir. Quand l’enfant le franchit de lui-même, ce n’est rien moins que surprenant. Il force, oblige en quelque sorte le thérapeute à se mettre en retrait. Il me semble que s’institue alors quelque chose d’un grand respect mutuel, respect de la singularité de chacun, au sein d’une altérité mise en acte.

Cet instant très fugitif me semble fondateur pour l’enfant.

Le jeu qui était concentration, fixation se fait ouverture, et création d’un nouveau mode relationnel. L’activité ludique qui fut arrêt par rapport aux afférences extérieures, se déploie en un mouvement très ample, très libre, dans lequel l’enfant se trouve être en contact et avec son potentiel et avec celui du monde environnant. Sans doute sommes-nous ici très proches de ce que F. Roustang appelle la vigilance généralisée.

F. Roustang qui d’ailleurs dit dans la « Fin de la plainte » : « l’hypnose n’est rien, elle n’est qu’un jeu. Mais le fait qu’elle soit un jeu n’est peut-être pas rien »

Quand on parle de Jeu, on ne peut pas ne pas évoquer Winnicott : « c’est en jouant et seulement en jouant que l’individu, enfant ou adulte, est capable d’être créatif et d’utiliser sa personnalité toute entière ; et c’est seulement en étant créatif que l’individu découvre son soi. De là, on peut conclure que c’est seulement en jouant que la communication est possible » (Jeu et réalité).

Dans cette trajectoire qui va de Winnicott à F. Roustang, j’avais envie de jeter certains ponts.

La thérapie, comme rencontre du jeu de l’enfant…

J’ai commencé à pratiquer l’hypnose avec des enfants et adolescentes violents, qui évoluent dans un milieu familial particulièrement fragile, fragilisant voire pathogéne. La thérapie est dans ce cadre-là, bien souvent demandée par l’école, les parents étant dans la banalisation, si ce n’est le déni de la souffrance de leur enfant. En tous les cas, ils l’amènent en consultation avec surtout le souci que rien ne change. Les symptômes de l’enfant ayant une fonction essentielle dans l’homéostasie familiale, l’alliance thérapeutique avec la famille est quasi inexistante. Ainsi l’enfant amené en thérapie se trouve être au cœur de demandes contraires, l’école attendant un changement que la famille ne semble pas pouvoir affronter.

L’individuation de l’enfant est à la fois vitale pour lui et à la fois intolérable pour la famille. Entre différenciation et appartenance, entre autonomie et prises en compte des contraintes familiales, et des pressions de l’école seul l’enfant peut trouver une place viable pour lui. Encore faut-il lui suggérer qu’il peut l’inventer.

J’ai pratiqué avec ces enfants ce que j’appelle « l’hypnose de fauteuil », l’enfant est installé, comme les adultes, dans un fauteuil et je fais des inductions, comme avec les adultes. Classique ! Jusqu’au jour, où certains petits patients me firent découvrir autre chose…

Benjamin, 9 ans, agressif à la maison, violent à l’école ; il risque un renvoi définitif. Ses parents sont en train de se séparer, il est complétement en alliance avec son père, qu’il s’est donné comme mission de protéger, dont il porte la fragilité, père qui se laisse largement prendre en charge par B. Benjamin est réfractaire à tout ce qui vient de sa mère, étant bien entendu pour lui que pour être le fils de son père, il ne peut que mettre sa mère en échec.

– Les deux premières séances sont très denses en paroles et en jeux. Il met notamment en scène avec des peluches ses pulsions de destruction de la mère ; elle vole plusieurs fois à travers mon bureau pour finir ensevelie derrière la poubelle.

– A la 3° séance, il arrive bien plus tranquille, il me demande de dessiner, et le fit dans un calme tout nouveau. Calme que je laisse s’installer de plus en plus ; me contentant d’attendre, sans savoir au juste ce que j’attends, mais en même temps curieuse de ce qui pouvait arriver .
Au bout d’un moment assez long, il finit par me dire : « je n’ai jamais entendu le silence comme cela » et je me contente de l’inviter à y entrer un peu plus, encore un peu plus, et à porter attention à ce qu’il éprouve. Et je ne fais rien d’autre, je sentais – que dans cet instant où il semblait ne rien se passer – précisément il se passait quelque chose d’intense en lui, pour lui, qui lui appartenait et auquel il n’était pas nécessaire que j’ai accès.
Il continuait toujours à dessiner, mais le temps était comme suspendu. Absorbé par son geste, il semblait être aussi très loin, dans un autre espace. Tout en dessinant, il n’était plus dans le dessin. La dissociation faisait son œuvre.
A la fin de la séance, il me dit seulement dans un grand soupir d’aise : « ça fait du bien ce calme »
Il venait de se surprendre à pouvoir exister autrement que dans l’agitation. Il venait peut-être de se libérer d’ être obligé de jouer les « durs », « les caïds ».
Cela me fit penser à W. pour qui « le moment thérapeutique , c’est le moment où l’enfant arrive à se surprendre lui-même. »
Quand il rejoint sa mère qui l’attend dans l’entrée, il se jette dans ses bras , en lui disant « maman, je t’aime ». Moment d’émotion.

– La 4° séance, B. entre en disant qu’il a envie aujourd’hui de jouer aux billes. Je lui réponds que je n’en ai pas, mais que cela n’est pas un problème. Il sait qu’il peut créer ce qu’il veut à partir de ce qui est présent dans le bureau. Il hésite un peu et finit par façonner des billes avec une pâte durcissante, puis à les peindre consciencieusement. Cela occupa presque toute la séance. Rien d’autre ne se passa. A la fin, sa mère voulut me voir, « je découvre un nouveau B. » me dit-elle « on parle beaucoup ensemble, je retrouve mon fils ».

– Il y aura encore deux rencontres, au cours desquelles on se contentera de jouer aux billes, en échangeant des banalités.
A l’avant dernière, son père vient le chercher, « B. est beaucoup plus calme et il arrive à me dire « ma vie, c’est ma vie » et il ne veut plus rien entendre de la mienne. Il m’épate. » Là aussi, le père accepte l’épiphanie du nouveau visage de son fils.
Lors de la dernière séance, B. reprend le jeu de billes. Mais je ne le sens plus du tout présent. J ‘ai l’impression que le jeu est pour lui une manière de prendre congé de moi. Ce qu’on verbalise ensemble. On convient d’un commun accord d’arrêter le travail.

Si nous reprenons une à une les séquences, quelles remarques pouvons-nous faire ?

… et du jeu du thérapeute

– Lors des deux premières séances, le jeu permet à B. de mettre en scène son monde intérieur, fait de pulsions, fantasmes, souvenirs, désirs, mais aussi d’imagination… Aux abords de ce gouffre profond, inquiétant, qui constitue la subjectivité inaliénable de l’enfant, la question est de savoir comment entrer en jeu comme thérapeute.

Winnicott est très clair : pour lui, il s’agit avant tout de se perdre dans le chaos, d’y plonger. Le jeu devient thérapeutique, nous dit-il, quand le clinicien est « capable d’entendre le chaos initial du patient ». Mais l’entendre surtout « sans avoir besoin de cohérer ce non sens ». « Le patient peut alors se rassembler, et exister comme unité et non plus défense contre l’angoisse » ; sinon le patient « aura manqué une occasion de se reposer, de ce type de repos d’où émerge la créativité. »

Ici, les options épistémologiques du thérapeute vont être ici déterminantes pour permettre de passer du jeu à l’hypnose, ou non.

En ce qui me concerne, je suis suffisamment paresseuse pour ne pas m’arrêter aux éléments psycho dynamiques qui apparaissent à travers le matériel projectif du jeu, ou d’un dessin, ni même aux éléments relevant des interactions familiales – aussi intéressants soient ils – je suis surtout curieuse de voir ce que l’enfant va faire de tout cela.
Cela veut dire que j’essaie de prendre tout de lui, sa capacité à aimer comme sa propension à haïr, mais tout de lui, c’est prendre – aussi – dans un même geste ce qui existe déjà et ce qui n’existe pas encore. Et ma curiosité est toute entière aiguisée par le non encore existant de l’enfant, qui est de l’ordre de la pure imagination, de la création.

Tout en entendant les conflits internes de l’enfant, tout en le rejoignant au plus prés de sa souffrance, tout en me laissant tomber dans le chaudron familial, je suis déjà ailleurs, tendue vers le changement à advenir. Sans doute est-ce le début d’une dissociation qui s’opère en moi, une entrée en hypnose que l’enfant peut entendre comme une invitation qui lui est faite.

Aussi, quand une interprétation me fait les doux yeux, j’essaye de passer mon chemin et de ne pas m’y arrêter, elle risquerait de figer le mouvement créatif du jeu. Comme si mon rôle consistait à préserver avant tout les conditions du jeu, en maintenant une fluidité, une mobilité innovante, en gardant le cap sur l’imagination.

Winnicott d’ailleurs considère les interprétations comme des « propagandes » imposées par le thérapeute à l’enfant. Il en parle comme d’une véritable « collusion défensive », qui renforce en même temps de façon bien commode et les défenses du patient et les résistances du thérapeute.

Car interpréter, c’est introduire en effet quelque chose de létal dans la relation. On ramène à un savoir préalable, abstrait, à une connaissance désincarnée, à une théorie inanimée quelque chose d’exceptionnel qui émerge là dans cet instant unique de la rencontre thérapeutique, instants uniques qui se renouvellent sans cesse parce que l’enfant n’est jamais tout à fait le même, ni le thérapeute.

En ne cherchant pas à ramener à du « déjà vu », du « déjà su », à de « l’organisé » le vivant qui se déploie là dans une inévitable incohérence, l’unicité, la singularité de l’enfant se mettent en mouvement. Il peut commencer à prendre le risque d’être lui même, de s’individuer.

Il s’agit donc d’aller vers un inconnu, un quelque chose de vivant mais qui paradoxalement n’existe pas encore.

Winnicott ici aussi nous étonne, car bien qu’il continue à se référer à l’inconscient freudien, comme réservoir du refoulement, il évoque aussi un inconscient, qui serait un lieu de potentialités inactualisèes, qui n’est pas sans rappeler l’inconscient ericksonien.
« Nous progressons » nous dit W. « davantage quand nous reconnaissons la non existence du patient que lorsque nous travaillons longuement sur la base de mécanismes de défense du moi… c’est de la non existence, qu’advient l’existence »

En route donc pour cet inexistant

Avec Benjamin, nous n’y sommes pas encore. Jusqu’à présent il n’a fait que reproduire ce qu’il vivait avec ses parents. Très bien. Mais à partir de là, j’entre dans le jeu, je me mets en jeu, et j’avance un pion. Je vais très explicitement lui suggérer une autre alternative : « pour toi, c’est bien comme ça ? ou tu as envie que cela change ? »

J’ouvre une brèche sur un changement possible. A ce moment là, bien sûr, je sens réellement sa capacité à changer. Ce qui n’est pas toujours le cas avec certains enfants. Avec B., je suis moi même en relation avec son potentiel, cette matière informelle, encore impalpable, présente en lui et qui me traverse. Lui, ne connaît pas encore cette force qu’il a, mais d’une part je la reçois sans savoir ce qu’elle est et, d’autre part, elle me brûle déjà les mains et je n’ai qu’un désir c’est de la lui restituer.

Mais je ne fais rien d’autre. J’ai avancé un pion, à lui de s’en saisir. Sa vie lui appartient, lui seul peut décider s’il veut explorer du côté de l’inconnu, inventer quelque chose qui n’existe pas encore, ou s’ il continue à répéter et rester dans les terres ressassées de sa souffrance, et de son symptôme. Il est clair que je ne peux rien décider pour lui. Et j’essaie de me souvenir de ce que dit F. Roustang « Sa guérison n’est pas mon affaire, mais la sienne propre »

Je me contente de dire, quelque chose du genre « si tu veux que cela change, je sais que tu en es capable »

En percevant en lui quelque chose qui lui appartient en propre, dont il ignore encore l’existence, mais que je lui propose d’approcher, déjà cette interaction vient faire césure et fracture avec ses patterns relationnels habituels, car cela le pose d’emblée dans sa dignité de sujet, sujet responsable et entier .

La balle est dans son camp. Et, chose étonnante, il va de lui-même se saisir de l’hypnose pour répondre à cet enjeu de taille.

3° séance. Quand je me rends compte qu’il est en transe, à son initiative, j’avoue que cela me prend au dépourvu.

J’ai beau savoir que les enfants ont une grande familiarité avec l’hypnose, que la relation que j’ai instituée avec lui a favorisé, sans doute, un certain nombre de mises en condition qui sont autant d’inductions informelles.

J’ai beau me souvenir de Winnicott qui déclare : « ce n’est pas moi, mais l’enfant qui dirige l’entretien ». J’avoue que je me sens immédiatement privée, dépouillée de quelque chose que j’avais dû prendre pour du pouvoir.

Hors jeu le thérapeute ? Est-ce que je suis là, seulement pour « de rire » ? Peut-être justement le rire est-il notre meilleur allié, le rire de nous même et la dérision de notre fonction sont-ils essentiels pour tenir notre place ? Et pour permettre à l’enfant de faire l’expérience de « sa capacité à être seul en présence de l’autre » si chère à Winnicott.

En tous les cas, il faut le reconnaître, la position du thérapeute est totalement paradoxale ; il s’agit à la fois de s’effacer, mais en même temps de ne pas s’absenter. Ce n’est plus moi qui mène le jeu, et en même temps, ce jeu hypnotique ne peut se dérouler que soutenu par la relation spécifique qui s’est tissée entre l’enfant et moi.

Dans ce cadre thérapeutique, rien ne peut se faire sans moi, et en même temps tout se fait en dehors de moi.

Ma présence est totale et en même temps vagabonde. Je suis là toute entière et en même temps je n’ai déjà plus besoin d’être là.

On retrouve F. Roustang (fin de la plainte) « lorsque le thérapeute s’est si bien effacé au contact du thérapisant, la situation se retourne… il pensait que sa tâche était d’inventer, d’improviser pour permettre le changement… il s’aperçoit qu’il n’y a rien à faire, rien à découvrir, que la réponse qu’il cherche lui est fournie au fur et à mesure par le thérapisant. Car l’appréhension du sentir est réciproque… celui qui est inspiré et qui improvise n’est plus le thérapeute mais le thérapisant, car c’est lui qui détient la clef de la parole qui modifie »

Tout est dit, mais cela est complètement impossible à tenir, c’est sans doute pour cela que F. Roustang le dit, cela nous libère d’avoir à faire quoique ce soit.

En tous les cas, dans ce repos partagé, c’est comme si un air léger et fleuri entrait et circulait dans le bureau, comme si une vague de vie s’engouffrait à l’intérieur de l’enfant, du thérapeute et dans cet espace qui à la fois nous sépare et nous relie.

Dans ce moment, véritablement suspendu, l’enfant s’éprouve comme vivant, c’est-à-dire au cœur d’une interdépendance fondatrice.

La relation thérapeutique lui aura seulement permis de franchir l’abîme de sa liberté, en acceptant la peur et le risque qui y sont liés. Ce qui peut l’aider à trouver Sa place dans Sa famille. Il lui faudra encore deux séances pour s’en assurer totalement et cela va passer par une forte présence corporelle.

L’hypnose, espace de réciprocité

– Au cours des deux dernières séances, le jeu de billes implique généreusement le corps et de l’enfant et le mien. Nous sommes à genoux sur le tapis, et nous nous déplaçons dans toute la pièce. Souplesse physique et agilité psychique s’acquièrent dans un même geste.

Benjamin, par les mouvements du jeu, habite son corps propre, les contours de son individualité, mais aussi l’espace offert. De plus, par l’utilisation des matériaux divers, il redéploie sa sensorialité, odeur de la peinture, des crayons, toucher du papier, des diverses pâtes, vivacité des couleurs ; toute une esthétique est en mouvement. Le corps propre est totalement engagé dans la communication inter-subjective.

Pour F. Roustang « le corps est relation personnalisée ». Et le travail thérapeutique devrait permettre, selon lui, que « la psyché retourne au corps » pour reconstituer l’unité essentielle.

En fait par nos corps en dialogue, qui se positionnent l’un par rapport à l’autre, dans une distance toujours à ajuster, dans une harmonique à accorder, nous co-créons un espace transitionnel.

Espace potentiel qui n’appartient ni à l ‘enfant, ni au thérapeute, mais qui est la condition même de toute rencontre interpersonnelle. B. découvre qu’il a besoin d’un autre pour exister pleinement, qu’il ne peut accéder à sa singularité que via un autre, dans une relation d’influence réciproque ; c’est-à-dire que lui aussi modifie, transforme quelque chose du thérapeute. Ce n’est finalement pas très loin de ce que nous dit M. Erickson : « l’hypnose est la manière dont deux personnes réagissent l’une à l’autre »

Dans cet espace transitionnel, l’enfant crée un nouveau rapport à l’autre, à soi, au monde. Winnicott explique : « Le patient et l’analyste font partie d’un contexte clinique où chacun d’eux va être créé et trouvé par l’autre. Cette réciprocité et cet échange créent une nouvelle dynamique de dialogue, plus féconde qu’un simple relation transférentielle. »

Exit donc, la répétition névrotique qui se rejoue inlassablement dans le transfert ! Mais que Winnicott le dise aussi clairement, cela est bien intéressant.

Dans « la consultation thérapeutique de l’enfant » que W. écrit à la fin de sa vie, il constate que cette nouvelle dynamique relationnelle advient très fréquemment lors de la première consultation, qu’elle peut se poursuivre après 4-5 séances maximum, mais qu’elle risque ensuite de se perdre sous l’effet du transfert et de la névrose de transfert. Il recommande donc de « faire le minimum » en clinique de l’enfant.

Et il ajoute : « il doit y avoir un lien entre cet état de choses et ce qu’on obtient de manière moins profitable par l’hypnose ». Il apporte un bémol à l’hypnose – contexte oblige – mais tout de même !

Alors, W., adepte des thérapies brèves, hypnothérapeute ? N’allons pas si vite !

Ces quelques ponts jetés maladroitement ne demandent qu’à être approfondis, à travers une relecture des textes de Winnicott.

En guise de conclusion

Il faut le reconnaître la clinique avec des enfants est particulièrement exigeante, surtout si l’on pratique l’hypnose. Ils nous placent – beaucoup plus – que les adultes face à un inexistant immense, vertigineux et leur liberté peut facilement nous submerger et nous plonger dans la confusion.
Cela exige de nous une très grande disposition personnelle à l’hypnose, ou plutôt une disposition à une forme d’hypnose très personnelle, qu’il faut sans cesse réinventer. La rigueur de notre travail passe sans doute par là. Comme F. Roustang le suggére « le pouvoir du thérapeute a pour fondation la largeur et l’intensité de sa veille généralisée ».
La rigueur de notre travail avec les enfants passe aussi par une exigence éthique de chaque instant qu’il faut, à mon sens, sans cesse interroger et refonder.